Écrit et mis en espace par Jean-Paul Wenzel,
avec Hassan Abd Alrhaman, Lorène Menguelti, Mounir Margoum, Hovnatan Avédikian
et hors champ Jean-Paul Wenzel
Texte et photos Patrice Vatan
Tout un homme
Qu’est-ce qu’un grand texte ? la réponse n’entre pas dans notre champ de compétence.
Toutefois nous savons reconnaître un vrai texte quand il donne la parole à ceux qui ne l’ont jamais eue, ceux qu’on a fait venir en France pour creuser au fond des mines de Lorraine, quand il racle jusqu’à l’os ces hommes au dos courbé qu’il accompagne jusqu’à la fermeture du dernier puit en 2004 : colonisation, décolonisation, octobre 1961, immigrés en banlieue parisienne, naissance des cités, désindustrialisation…
Ce texte vrai, intense, écrit avec ses tripes autant qu’avec un clavier par Jean-Paul Wenzel a été porté hier soir au plus niveau d’excellence par deux comédiens formidables, Mounir Margoum et Hovnatan Avédikian, auxquels une épatante Lorène Menguelti tous terrains donnait une réplique improvisée en hâte après l’empêchement de dernière minute de Mounya Boudiaf.
Hovnatan Avédikian remplaçait, lui, dans les mêmes conditions Hammou Graïa.
Autant d’avatars dû à deux dépistages positifs au Covid qui ont forcé le metteur en scène Jean-Paul Wenzel a transformer en « lecture » la mise en scène originelle.
Le oud joué par Hassan Abd Alrhaman distillait une note de suavité, de légèreté dans cet enfer de suie, de charbon, noir comme le décor du Garage Théâtre.
Qu’est-ce que du grand théâtre ? la réponse n’entre pas dans notre champ de compétence. Toutefois ce que nous avons vu ce soir…