Printemps des écritures, 12 juin 2023, 1er soir.
Invité : Julien Villa, auteur, acteur, metteur en scène.
Commentaire Philippe Barrailla,
Photo JYL
Photo JYL
Julien VILLA
Ce lundi 12 juin, l’invité est Julien Villa, comédien, metteur en scène et auteur, qui propose en lecture des extraits de son roman « Rodez-Mexico », deuxième volet de sa trilogie des Don Quichotte, après parution du premier opus intitulé « Philip K. ou la fille aux cheveux noirs » : des contes présentant des « chevaliers du réel », tous investis d’un devoir impérieux.
Ce roman, en cours d’adaptation à la scène théâtrale, suit le parcours mi-réel, mi-onirique d’un émule moderne du héros de Cervantes, qui a soudain la révélation de sa mission terrestre : ici, mettre à bas le consensus capitaliste et néo-libéraliste qui régit la société actuelle.
Marco est un modeste employé aux espaces verts de la ville de Rodez ; sa vie n’a rien de palpitant, entre le banal pavillon où il vit avec sa mère, et ses soirées bières entre copains.
Pourtant, il participe un jour, un peu malgré lui, à une rave-party au milieu de nulle-part sur le plateau du Larzac, puis, dans un état second, il tombe par hasard dans une bergerie troglodytique où de vieux hippies visionnent un reportage où apparaît le sous-commandant Marcos, membre influent de l’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale), engagé au Mexique dans une guérilla anti-capitaliste et luttant notamment pour les droits des Indiens du Chiapas.
L’image du chef charismatique mexicain hypnotise immédiatement le jardinier ruthénois, le sous-commandant s’adresse à lui personnellement et lui dicte sa mission, du moins Marco le perçoit-il ainsi. Il se produit un transfert de personnalité, et Marco devient Marcos. Il se met à la lecture : Engels, Marx, puis entraîne ses trois copains peu motivés dans sa lutte contre le monstre capitaliste, et bientôt la zone industrielle et commerciale de Rodez devient une jungle surréaliste où s’expriment d’impérieuses revendications populaires.
Un conte où deux mondes se rencontrent, contre toute attente… où l’universalité de la pensée est reine, par dessus des clivages temporels, spatiaux, et sociaux. En somme, un conte qui, au-delà de son déroulé improbable, évoque une réalité plutôt rassurante.