Pièce de Lou Wenzel et Cie La Louve
Chorégraphie Lou Wenzel, assistée de Chrystel Calvet
Avec Mounya Boudiaf, Lorène Menguelti, Sébastien Amblard, Nicolas Giret-Famin et Stanislas Siwiorek.
Texte et photos Patrice Vatan.
Amor(t)
Attention sortie de chantier
C’est à une visite de chantier que nous a conviés hier soir Lou Wenzel et compagnie, non casqués mais masqués autour d’un projet qui la travaille en profondeur, la traverse d’émotions primaires, son rapport au corps, les violences qu’il subit ou inflige. Tout est dans le titre : Amor(t).
Assistée de la chorégraphe Chrystel Calvet, Lou Wenzel dirige depuis une semaine de résidence au Garage-Théâtre cinq comédiens à la fois acteurs de théâtre, danseurs, chorégraphes, mimes, chanteurs que la pose des fondations du spectacle habille de la cotte du maçon, du charpentier, du couvreur, bref ce sont des ouvriers d’un bâtiment de mots, de grâce gestuelle.
Amor(t) gît pour l’instant en parpaings éparpillés ; bouts de texte, morceaux éclatés de mise en scène, fragments dramaturgiques à assembler, à jointoyer, à ériger en un spectacle structuré, intelligible au plus grand nombre qui devrait être monté dans les trois ans.
Placé en position de voyeur de la pièce en création en raison des interventions en direct sur le plateau de Lou Wenzel et Chrystel Calvet, le spectateur s’autorise à convoquer de grandes références en la matière du film en train de se faire, telles que la Nuit américaine ou L’État des choses.
Que Lou balaie de la main nos fantasmes écrasants : les choses de Amor(t), en l’état, se présentent bien.