Jeu : Camille Grandville
Guitare : Michel Froehly
Collaboration artistique : Clotilde Romandou
Régie : Thierry Pilleul
Régie : Thierry Pilleul
Commentaires Philippe Barailla
Photos Philippe Barailla, Sandrine Lejean
Foi d'animal
Quand la scène s’allume sur Camille Grandville et Michel Froehly, on dirait qu’un livre s’ouvre avec ses vieilles gravures naturalistes peuplées d’animaux étranges et sages. Des chants d’oiseaux envahissent l’espace et annoncent la couleur : ici les bêtes sont bavardes, racontent leurs aventures et en tirent des leçons profitables à tous ; et en plus elles parlent en vers.
La comédienne-caméléon adopte successivement les attributs et les manières de tout un bestiaire, celui des fables peu connues de Jean de la Fontaine, en une vingtaine de tableaux, un par fable, entrecoupés d’intermèdes éducatifs sur les moeurs des animaux en question.
« Nous faisons cas du beau, nous méprisons l’utile » (le cerf se voyant dans l’eau), « tel est pris qui croyait prendre » (le rat et l’huître), « c’est double plaisir de tromper le trompeur » (le coq et le renard), « il n’est, je le vois bien, si poltron sur la terre, qui ne puisse trouver un plus poltron que soi » (le lièvre et les grenouilles)… chaque fable est contée avec sa morale au bout, dans un style plein d’humour et de vivacité où Michel Froehly, guitariste, accorde sa musique aux contours du jeu de Camille Grandville, qui du simple récit dérive parfois vers le chant, voire la chorégraphie.
Cette escapade réjouissante hors des sentiers battus de corbeaux et de renards incite le spectateur à se plonger dans les deux cent quarante trois fables de la Fontaine dont la plupart sont quasi inconnues, coffre rempli de trésors cachés ; une façon amusante et un peu moqueuse d’apprendre des erreurs des autres pour éviter ses propres écueils… et se forger une morale à toute épreuve !