Conception et jeu, Sylviane Simonet.
Texte et photos Patrice Vatan.
L'arbre monde
Quand elle arrive sur scène, déguisée en pub Gamm vert lorgnant vers le casting Cetelem, Sylviane Simonet annonce la couleur.
Pas le vert politique qui la ferait femme-tronc, débitant son texte à la hache, devant un public prenant racine en attendant que ça pousse. Non.
Happée par l’entité arbre dont les spores en suspension ont attrapé avant elle Richard Powers et son Arbre Monde – et aussi Peter Wohlleben, le sujet est dans l’air -, Sylviane s’appuie sur une littérature à la fois poétique et scientifique, à la fois absurde et philosophique, pour inventer un spectacle total qui la met en scène et la fait interagir avec les gens, comme un arbre échange avec son environnement.
C’est drôle, curieusement bien informé (ah ces arbres qui ont un cerveau au bout des racines et téléphonent en haut, à la canopée, qu’un obstacle s’approche !), émouvant, et aussi un efficace plaidoyer pour la sauvegarde de l’arbre à l’heure où l’on déforeste l’équivalent d’un terrain de foot chaque seconde.
Bref une performance énergique, vivifiante, qui n’a pas laissé de bois les spectateurs, branchés ou non, du Festival du Garage Théâtre.