Texte et mise en scène Jean Bechetoille
Avec Thomas Bleton, Jacinthe Cappello, Guarani Feitosa, Philippe Legall, Hélène Marchand.
Musique : Guillaume Bosson
Scénographie : Caroline Frachet
Vidéo : Adrien Selbert
Lumière : Vera Martins
Son : Antoine Herniotte
Texte Philippe Parailla, photos Patrice Vatan.
Rest and watch
En conclusion de sa résidence au Garage Théâtre, la Compagnie du 1er Août nous offre une répétition publique constituée de larges extraits de la pièce « Rest and Watch », de Jean Bechetoille. Le spectateur est averti d’emblée qu’ici rien n’est encore achevé : le décor tendu d’une immense toile bleue et jonché de planches disjointes, le texte lui-même en phase de répétition ; nous avons sous les yeux un beau chantier en cours de réalisation.
Le titre annonce le thème général de la pièce : adopter enfin une attitude susceptible d’offrir à nos enfants une vie meilleure. « Repose-toi et observe », ne travaille pas, regarde la nature et respecte-la, sois en rupture avec la société de consommation aux conséquences délétères. Utopie ?…
Deux enfants vont naître quasi simultanément en 2020, Aliosha le fils d’Hélène et Serge le fils de Jacinthe. Les deux futures mères sont des amies très proches, Jacinthe sera la marraine d’Aliosha. Une fête prénatale leur permet d’exprimer leur bonheur à venir.
L’action continue en 2039. Après quelques années de rattrapage économique effréné, l’humanité post-covid a évolué vers une décroissance insouciante et bienfaisante, la population diminue et le bonheur n’est plus synonyme de consommation compulsive.
Les journées passent dans le repos et la contemplation de la nature, le temps s’écoule doucement, scandé par le glapissement des faisans, de plus en plus nombreux depuis le lâcher prise économique.
Mais dans ce tableau idyllique apparaissent des tensions : les deux -grands- enfants ont monté une pièce de théâtre dont l’interprétation suscite de violents désaccords ; parallèlement, on comprend que le dérèglement climatique fait partie de leur quotidien, avec la survenue violente et inattendue d’une tempête de vent brûlant qui dessèche tout, menaçant leur paradis terrestre enfin retrouvé, mais trop tard.
Message de mise en garde un peu désespéré, la pièce montre ce qu’aurait pu être notre vie dans un monde économiquement dévitalisé, un eden utopique voué à la seule douceur de vivre, mais qui désormais ne nous est plus accessible.