Sortie résidence 07-02-2025

Sortie de résidence 07-02-2025

Impressions Philippe Barailla

A l’occasion des Nuits de la Lecture, la scène du Garage Théâtre s’est peuplée hier de toute une société en miniature, une foule d’anonymes mués pour un soir en talentueux lecteurs-acteurs, donnant de leur personne pour servir au public des extraits de pièces de théâtre contemporain.

Des troupes improvisées échappées de leur environnement habituel : des élèves de 6e enlevés à leur cour de récréation, une famille standard avec le père, la mère et leurs trois enfants arrachés à leur quartier résidentiel, enfin trois mamies bavardes sans doute cueillies dans un salon de thé du centre-ville.
En maîtresse d’école -et de cérémonie, la comédienne et metteuse en scène Carole Guittat a mis son talent et son énergie à coordonner :
-les tribulations d’une avaleuse de sons prise en défaut par le mutisme des girafes, de Manu son ami à casquette, de son docteur inquiet pour elle et du « spécialiste du lieu », aux avis autorisés mais démuni devant ce phénomène déroutant.
-les relations conflictuelles entre un ado et son arrière-grand-mère, ex-championne olympique de natation dans sa tête, qui veut absolument mettre à l’eau son arrière-petit-fils qui, lui, n’aime pas se mouiller, au grand dam de sa bisaïeule.
-un petit garçon qui, contre vents et marées, veut fêter en grand son dixième anniversaire, malgré beaucoup d’adversité et la tempête Marie-Thérèse qui s’éternise.
-des animaux de zoo qui se posent trop de questions, notamment au sujet de mystérieux bipèdes qui les tiennent captifs, de fumées qui s’échappent en volutes d’une haute cheminée, où l’on comprend finalement que le sort de leurs geôliers est bien moins enviable que le leur.
Pièces curieuses, amusantes, émouvantes, parfois cruelles, la panoplie des liens sociaux s’étale en quinconce sur la scène, servie par des lecteurs et lectrices convaincants : des situations et des émotions où le public, sans se l’avouer, ne peut que se reconnaître.
Le Cri de la girafe, de Martin Bellemare
Allez, Ollie… à l’eau ! de Mike Kenny
Fiesta, de Gwendoline Soublin
Ce que vit le rhinocéros de l’autre côté de la clôture, de Jens Raschke.
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Travail engagé dans le cadre du contrat de ville de Cosne-sur-Loire, soutenu par la commune, le département de la Nièvre et la DRAC
Bourgogne-Franche-Comté.

Impressions Patrice Vatan

Lecture par tous au Garage Théâtre
Qui se souvient de Lectures pour tous, antédiluvienne émission littéraire diffusée dans les années 50 par la RTF ?
En tout cas pas les élèves de 6e de Claude Tillier qui dans le cadre du Contrat de ville ont lu hier soir du théâtre contemporain sous la houlette de Carole Guittat, comédienne et metteuse en scène charitoise.
Cette opération, « Lire et dire le théâtre en famille(s) », soutenue par la Compagnie de théâtre nivernaise Place 84, en partenariat avec l’association Les Scènes Appartagées, c’est un peu lecture pour tous.
Quand le théâtre sort de scène pour vagabonder sur zone, drague les familles au sens large, qu’elles soient génétiques, amicales et scolaires, ça donne la déclamation de pièces contemporaines vers lesquelles on n’aurait pas forcément l’idée d’aller.
Ainsi « Le Cri de la girafe », de Martin Bellemare, morceau à l’absurdité poétique dit par trois amies retraitées, Brigitte, Nathalie et Claude ; ou encore le très fort « Ce que vit le rhinocéros de l’autre côté de la clôture », de Jens Raschke, parabole stylisée sur les camps de concentration, interprétée par une famille entière, la maman, le papa et deux de leurs enfants.