De Lorène Menguelti,
avec Pierre Wolff, musicien.
Texte et photos Patrice Vatan
Terre arable
La nuit magnétique
Comme dans une scène nocturne de film américain, un chien aboie au loin, interpellé par les quartiers de boeuf peints en rouge vermillon tels que Lorène Menguelti les raconte, aussi peu engageants que chez Francis Bacon, dans Terre Arable qu’elle mettait en espace hier soir.
Ou simplement le chien répond-il à l’appel atavique de Pierre Wolff dont les accords minimalistes voilaient d’étrange cette nuit magnétique au fond d’un carré secret du jardin, au Garage théâtre.
Terre Arable recycle moins un travail d’enquête sur la condition de l’agriculteur que ce que Lorène Menguelti en régurgite sur l’état du vivant, sur ce dont nous sommes faits, elle qui « ne mange pas de bêtes mortes », sans rien dire des vivantes. Nous si.
Il n’était pas interdit au spectateur, accueilli de manière arablo-affable par une soupe brûlante et relâché dans la nuit avec un verre de giennois, de dévorer la prêtresse des yeux, Mélusine des bois ou Gorgone aux cheveux de serpents, c’est selon.
Les femmes qui lisent sont dangereuses, paraît-il. Et celles qui écrivent ?